Manifeste du Parti communiste 共产党宣言

合集下载

法语名著翻译

法语名著翻译

《康熙字典》Dictionnaire Kangxi《辞海》Océan des mots ; Mer de mots ; Dictionnaire lexico-encyclopédique chinois complet四书Quatre livres du confucianisme《论语》Entretiens (de Confucius)《孟子》Mencius ; Mengzi《中庸》L'Invariable milieu ; Le Juste ; La pratique du milieu ; Le juste-milieu ; Le milieu juste et constant ; La doctrine du moyen《大学》La Grande étude ; La Grande doctrine ; Le Grand savoir五经Cinq classiques du confucianisme六经Six classiques du confucianisme《诗经》Livre des odes ; Classique des vers《书经》(《尚书》)Livre des documents/de l'histoire《礼记》Livre des rites《易经》(《周易》)Livre des mutations/changes ; Mutations des Zhou《乐经》Livre de la musique《春秋》Annales des Printemps et Automnes《道德经》Classique/Livre de la Voie et de la Vertu《孙子兵法》L'Art de la guerre de Sun Zi《二十五史》Vingt-cinq histoires dynastiques (de Chine) ; Collection de vingt-cinq Suvres historiques《史记》Mémoires historiques《资治通鉴》Miroir universel pour aider àgouverner/au gouvernement ; Miroir compréhensif pour aider le gouvernement ; Miroir complet pour l'illustration du gouvernement ; Miroir général àl'usage du gouvernement《永乐大典》Grande Encyclopédie de Yongle《四库全书》Collection complète des quatre bibliothèques ; Collection complète des Quatre Tr ésors de la Connaissance; Bibliothèque complète en quatre sections ; Ecrits complets en quatre magasins ; Bibliothèque complète des quatre trésors/magasins ; Le grand répertoire des livres en quatre catégories ; La collection des quatre greniers ;经、史、子、集Classiques, Histoire, Philosophie et Littérature《楚辞》élégies/Chants/Chansons de Chu风、雅、颂Chant folklorique, Odes et Hymnes《离骚》élégie de la séparation ; Lamentations sur la séparation ; Tristesse de l'éloignement 《窦娥冤》Dou E, victime d'une injustice ; Neige en été; Le ressentiment de Dou E《西厢记》L'Histoire de la Chambre/du Pavillon de l'ouest《牡丹亭》Le Pavillon des/aux pivoines《雷雨》L'Orage《骆驼祥子》Le tireur de pousse/pousse-pousse ; Le pousse-pousse《四世同堂》Quatre générations (vivant) sous un (même) toit《月牙儿》Croissant de Lune《茶馆》Maison de thé《龙须沟》Le Fosséde la Barbe du Dragon ; La rigole des barbes de dragon ; La fosse nauséabonde de Longxugou《文心雕龙》L'Esprit littéraire et la gravure des dragons《三国演义》Roman des Trois Royaumes《水浒传》Au bord de l'eau《西游记》Pèlerinage/Pérégrinations vers l'Ouest《红楼梦》Rêve dans le Pavillon rouge《金瓶梅》Fleur en fiole d'or ; Prunier fleuri dans un vase d'or《聊斋志异》Contes fantastiques du Pavillon des Loisirs《儒林外史》Histoire romancée des Lettrés《狂人日记》Journal d'un fou《子夜》Minuit《春蚕》Vers àsoie de printemps《秋收》Moisson d'automne《残冬》La fin de l'hiver《兰亭序》Préface au Recueil des poèmes composés dans le Pavillon aux orchidées ; Préface au Pavillon des orchidées ; Préface du pavillon Lanting《清明上河图》Sur les rives de la Bianhe, le jour du Qingming《高山流水》Haute montagne, eau courante《十面埋伏》Embuscades dressées dans dix directions ; Embuscades de tous c?tés ; Assiégéde toutes parts ; La grande embuscade《大红灯笼高高挂》épouse et concubines《定军山》Le mont Dingjun《渔光曲》Le Chant des pêcheurs《卧虎藏龙》Tigre et Dragon ; Tigre embusqué, dragon caché《金刚经》Soutra du Diamant《梦溪笔谈》Propos notés au pavillon Ruisseau de rêve ; Essais au fil du pinceau au Torrent des rêves ; Notes écrites chez Mengxi《周髀算经》Classique d'arithmétique/de mathématiques du/sur le gnomon des Zhou《九章算术》Neuf chapitres de l'art mathématique ; L'art mathématique en neuf chapitres ; Sur les procédures mathématiques ; Sur l'art mathématique《论衡》Essais critiques《甘石星经》Classiques astrologiques de Gan De et de Shi Shen ; Catalogue des étoiles de Gan Shi《授时历》Calendrier de précision du temps《水经注》Commentaire sur le ? Livre des Eaux ?《天工开物》Manuel des procédés de fabrication《齐民要术》Agronomie essentielle pour le commun du peuple ; Points essentiels pour le peuple ; Techniques essentielles pour le peuple《农政全书》Traitécomplet d'agriculture/d'agronomie ; Traitécomplet d'administration agricole《黄帝内经》Classique/Traitéde la médecine interne de l'empereur Jaune《本草纲目》Compendium de Materia Medica ; Traitéde botanique et de pharmacopée ;Compendium de matière médicale《伤寒杂病论》Traitésur la typho?de et autres maladies ; Traitédu froid nocif ; Traitésur le froid nocif et diverses maladies《金匮要略》Dissertations sur le Coffre d'or《千金方》Les mille recettes de grand prix ; Prescriptions valant mille pièces d'or ; Précieuses ordonnances《大唐西域记》Mémoires sur les Contrées occidentales àl'époque des grands Tang ; Notes sur les Contrées occidentales sous la dynastie des Tang《图兰多》Turandot《共产党宣言》Manifeste du Parti communiste《古今图书集成》Collection de livres anciens et modernes。

中国历史书名法语翻译

中国历史书名法语翻译

中国历史名著书名法语翻译《康熙字典》Dictionnaire Kangxi《辞海》Océan des mots ; Mer de mots ; Dictionnaire lexico-encyclopédique chinois complet四书 Quatre livres du confucianisme《论语》Entretiens (de Confucius)《孟子》Mencius ; Mengzi《中庸》L'Invariable milieu ; Le Juste ; La pratique du milieu ; Le juste-milieu ; Le milieu juste et constant ; La doctrine du moyen《大学》La Grande étude ; La Grande doctrine ; Le Grand savoir五经Cinq classiques du confucianisme六经Six classiques du confucianisme《诗经》Livre des odes ; Classique des vers《书经》(《尚书》)Livre des documents/de l'histoire《礼记》Livre des rites《易经》(《周易》)Livre des mutations/changes ; Mutations des Zhou《乐经》Livre de la musique《春秋》Annales des Printemps et Automnes《道德经》Classique/Livre de la Voie et de la Vertu《孙子兵法》L'Art de la guerre de Sun Zi《二十五史》Vingt-cinq histoires dynastiques (de Chine) ; Collection de vingt-cinq Suvres historiques《史记》Mémoires historiques《资治通鉴》Miroir universel pour aider à gouverner/au gouvernement ; Miroircompréhensif pour aider le gouvernement ; Miroir complet pour l'illustration du gouvernement ; Miroir général à l'usage du gouvernement《永乐大典》Grande Encyclopédie de Yongle《四库全书》Collection complète des quatre bibliothèques ; Collection complète des Quatre Trésors de la Connaissance; Bibliothèque complète en quatre sections ; Ecrits complets en quatre magasins ; Bibliothèque complète des quatre trésors/magasins ; Le grand répertoire des livres en quatre catégories ; La collection des quatre greniers ;经、史、子、集Classiques, Histoire, Philosophie et Littérature《楚辞》Élégies/Chants/Chansons de Chu风、雅、颂Chant folklorique, Odes et Hymnes《离骚》Élégie de la séparation ; Lamentations sur la séparation ; Tristesse de l'éloignement 《窦娥冤》Dou E, victime d'une injustice ; Neige en été ; Le ressentiment de Dou E《西厢记》L'Histoire de la Chambre/du Pavillon de l'ouest《牡丹亭》Le Pavillon des/aux pivoines《雷雨》L'Orage《骆驼祥子》Le tireur de pousse/pousse-pousse ; Le pousse-pousse《四世同堂》Quatre générations (vivant) sous un (même) toit《月牙儿》Croissant de Lune《茶馆》Maison de thé《龙须沟》Le Fossé de la Barbe du Dragon ; La rigole des barbes de dragon ; La fosse nauséabonde de Longxugou《文心雕龙》L'Esprit littéraire et la gravure des dragons《三国演义》Roman des Trois Royaumes《水浒传》Au bord de l'eau《西游记》Pèlerinage/Pérégrinations vers l'Ouest《红楼梦》Rêve dans le Pavillon rouge《金瓶梅》Fleur en fiole d'or ; Prunier fleuri dans un vase d'or《聊斋志异》Contes fantastiques du Pavillon des Loisirs《儒林外史》Histoire romancée des Lettrés《狂人日记》Journal d'un fou《子夜》Minuit《春蚕》Vers à soie de printemps《秋收》Moisson d'automne《残冬》La fin de l'hiver《兰亭序》Préface au Recueil des poèmes composés dans le Pavillon aux orchidées ; Préface au Pavillon des orchidées ; Préface du pavillon Lanting《清明上河图》Sur les rives de la Bianhe, le jour du Qingming《高山流水》Haute montagne, eau courante《十面埋伏》Embuscades dressées dans dix directions ; Embuscades de tous côtés ; Assiégéde toutes parts ; La grande embuscade《大红灯笼高高挂》Épouse et concubines《定军山》Le mont Dingjun《渔光曲》Le Chant des pêcheurs《卧虎藏龙》Tigre et Dragon ; Tigre embusqué, dragon caché《金刚经》Soutra du Diamant《梦溪笔谈》Propos notés au pavillon Ruisseau de rêve ; Essais au fil du pinceau au Torrent des rêves ; Notes écrites chez Mengxi《周髀算经》Classique d'arithmétique/de mathématiques du/sur le gnomon des Zhou《九章算术》Neuf chapitres de l'art mathématique ; L'art mathématique en neuf chapitres ; Sur les procédures mathématiques ; Sur l'art mathématique《论衡》Essais critiques《甘石星经》Classiques astrologiques de Gan De et de Shi Shen ; Catalogue des étoiles de Gan Shi《授时历》Calendrier de précision du temps《水经注》Commentaire sur le « Livre des Eaux »《天工开物》Manuel des procédés de fabrication《齐民要术》Agronomie essentielle pour le commun du peuple ; Points essentiels pour le peuple ; Techniques essentielles pour le peuple《农政全书》Traité complet d'agriculture/d'agronomie ; Traité complet d'administration agricole《黄帝内经》Classique/Traité de la médecine interne de l'empereur Jaune《本草纲目》Compendium de Materia Medica ; Traité de botanique et de pharmacopée ; Compendium de matière médicale《伤寒杂病论》Traité sur la typhoïde et autres maladies ; Traité du froid nocif ; Traité sur le froid nocif et diverses maladies《金匮要略》Dissertations sur le Coffre d'or《千金方》Les mille recettes de grand prix ; Prescriptions valant mille pièces d'or ;Précieuses ordonnances《大唐西域记》Mémoires sur les Contrées occidentales à l'époque des grands Tang ; Notes sur les Contrées occidentales sous la dynastie des Tang《图兰多》Turandot《共产党宣言》Manifeste du Parti communiste《古今图书集成》Collection de livres anciens et modernes诗经 livre des odes 阿Q正传la véritable histoire de An Q史记 les mémoires historique 女神déesse楚辞 l’Elegie du chu 子夜minuit窦娥冤D’ou E, victime d’une injustice 骆驼祥子le tireur de pousse –pousse雷雨 L’orage 日出le lever du soleil三国演义 L’histoire romancé des trois royaumes水浒传 Au bord de l’eau红楼梦le rêve dans le pavillon rouge西游记le pèlerinage de l’ouest西厢记l’histoire de la chambre /du pavillon de l’ouest狂人日记journal d’un fou附:中国文学简史除大量散见于各种典籍中的神话传说外,最早的文学成就是编纂于公元前6世纪的中国第一部诗歌总集《诗经》。

共产主义宣言 法语版le manifeste du Parti communiste

共产主义宣言 法语版le manifeste du Parti communiste

Karl MarxFriedrich Engels (1848)ManifesteduParti communisteUn spectre hante l'Europe: le spectre du communisme. Toutes les puissances de la vieille Europe se sont unies en une Sainte Alliance pour traquer ce spectre: le pape et le tsar, Metternich et Guizot, les radicaux de France et les policiers d'Allemagne.Quel est le parti d'opposition qui n'a pas été accusé de communisme par ses adversaires au pouvoir ? Quel est le parti d'opposition qui, à son tour, n'a pas renvoyé aux opposants plus avancés que lui tout comme à ses adversaires réactionnaires le grief infamant de communisme ?Il en résulte un double enseignement.Déjà le communisme est reconnu par toutes les puissances européennes comme une puissance.Il est grand temps que les communistes exposent, à la face du monde entier, leurs conceptions, leurs buts et leurs tendances; qu’ils opposent aux fables que l'on rapporte sur ce spectre communiste un manifeste du partilui-même.C'est à cette fin que des communistes de diverses nationalités se sontréunis à Londres et ont rédigé le manifeste suivant, publié en anglais, français, allemand, italien, flamand et danois.I BOURGEOIS ET PROLÉTAIRESL’histoire de toute société jusqu'à nos jours 2 est l'histoire de luttes de classes.Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maître de jurande et compagnon, bref oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une lutte ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une lutte qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la disparition des deux classes en lutte.Dans les premières époques historiques, nous constatons presque partout une structuration achevée de la société en corps sociaux distincts, unehiérarchie extrêmement diversifiée des conditions sociales. Dans la Rome antique, nous trouvons des patriciens, des chevaliers, des plébéiens, des esclaves; au moyen âge, des seigneurs, des vassaux, des maîtres, des compagnons, des serfs et, de plus, dans presque chacune de ces classes une nouvelle hiérarchie particulière.La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n'a pas aboli les antagonismes de classes. Elle n'a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression, de nouvelles formes de lutte à celles d'autrefois.Cependant, le caractère distinctif de notre époque, de l'époque de la bourgeoisie, est d'avoir simplifié les antagonismes de classes. La société entière se scinde de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes qui s'affrontent directement: la bourgeoisie et le prolétariat.Des serfs du moyen âge naquirent les citoyens des premières communes ;de cette population municipale sortirent les premiers éléments de la bourgeoisie.La découverte de l'Amérique, la circumnavigation de l'Afrique offrirent à la bourgeoisie montante un nouveau champ d'action. Les marchés des Indes Orientales et de la Chine, la colonisation de l'Amérique, le commerce colonial, la multiplication des moyens d'échange et, en général, des marchandisesdonnèrent un essor jusqu'alors inconnu au négoce, à la navigation, à l'industrie et assurèrent, en conséquence, un développement rapide à l'élémentrévolutionnaire de la société féodale en décomposition.L'ancien mode d'exploitation féodal ou corporatif de l'industrie ne suffisait plus aux besoins qui croissaient sans cesse à mesure que s'ouvraient de nouveaux marchés. La manufacture prit sa place. La classe moyenne industrielle supplanta les maîtres de jurande: la division du travail entre lesdifférentes corporations céda la place à la division du travail au sein de l'atelier même.Mais les marchés s'agrandissaient sans cesse: les besoins croissaient toujours. La manufacture, à son tour, devint insuffisante. Alors la vapeur et la machine révolutionnèrent la production industrielle. La grande industrie moderne supplanta la manufacture; la classe moyenne industrielle céda la place aux millionnaires de l'industrie, aux chefs de véritables armées industrielles, aux bourgeois modernes.La grande industrie a créé le marché mondial, préparé par la découverte de l'Amérique. Le marché mondial a accéléré prodigieusement le développement du commerce, de la navigation, des voies de communication. Cedéveloppement a réagi en retour sur l'extension de l'industrie; et, au fur et àmesure que l'industrie, le commerce, la navigation, les chemins de fer sedéveloppaient, la bourgeoisie se développait décuplant ses capitaux et refoulant à l'arrière-plan les classes léguées par le moyen âge.La bourgeoisie, nous le voyons, est elle-même le produit d'un long processus de développement, d'une série de révolutions dans le mode de production et d'échange.Chaque étape de développement de la bourgeoisie s'accompagnait d'un progress politique correspondant. Corps social opprimé par le despotismeféodal, association armée s'administrant elle-même dans la commune, icirépublique urbaine indépendante, là tiers état taillable et corvéable de la monarchie, puis, durant la période manufacturière, contrepoids de la noblesse dans la monarchie féodale oit absolue, pierre angulaire des grandes monarchies, la bourgeoisie, depuis l'établissement de la grande industrie et du marché, mondial, s'est finalement emparée de la souveraineté politique exclusive dans l’État représentatif moderne. Le pouvoir étatique moderne n’est qu'un comité chargé de gérer les affaires communes de la classe bourgeoise tout entière.La bourgeoisie a joué dans l'histoire un rôle éminemment révolutionnaire.Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a détruit les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens variés qui unissent l'homme féodal à ses supérieurs naturels, elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d'autre lien, entre l'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du«paiement ait comptant». Elle a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse,de l'enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a supprimé la dignité de l'individu devenu simple valeur d'échange; aux innombrables libertés dûment garanties et si chèrement conquises, elle a substitué l'unique et impitoyable liberté de commerce. En un mot, à l'exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a substitué une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale.La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités considérées jusqu'alors, avec un saint respect, comme vénérables. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, l'homme de science, elle en a fait des salariés à ses gages.La bourgeoisie a déchiré le voile de sentimentalité touchante qui recouvrait les rapports familiaux et les a réduits à de simples rapports d'argent.La bourgeoisie a révélé comment la brutale manifestation de la force au Moyenâge, si admirée de la réaction, trouvait son complément approprié dans la paresse la plus crasse. C'est elle qui, la première, a fait la preuve de ce dont est capable l'activité humaine: elle a créé de tout autres merveilles que les pyramides d'Égypte, les aqueducs romains, les cathédrales gothiques; elle a mené à bien de tout autres expéditions que les invasions et les croisades.La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production et donc les rapports de production, c'est-à-direl'ensemble des rapports sociaux. Le maintien sans changement de l’ancien mode de production était, au contraire, pour toutes les classes industriellesantérieures, la condition première de leur existence. Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de toutes les conditionssociales, cette agitation et cette insécurité perpétuelles distinguent l'époque bourgeoise de toutes les précédentes. Tous les rapports sociaux stables et figés, avec leur cortège de conceptions et d'idées traditionnelles et vénérables, se dissolvent; les rapports nouvellement établis vieillissent avant d'avoir pus'ossifier. Tout élément de hiérarchie sociale et de stabilité d'une caste s'en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes son[ enfin forcésd'envisager leur situation sociale. leurs relations mutuelles d'un regard lucide.Poussée par le besoin de débouchés de plus en plus larges pour ses produit, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s'implanter partout, mettre tout en exploitation, établir partout des relations. Par l'exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand regret des réactionnaires, elle a enlevé, à l'industrie sa base nationale. Les vieilles industries nationales ont étédétruites et le sont encore chaque jour. Elles sont évincées par de nouvelles industries, dont l'implantation devient une question de vie ou de mort pour toutes les nations civilisées, industries qui ne transforment plus des matières premières indigènes, mais des matières premières venues des régions du globe les pluséloignées, et dont les produits se consomment non seulement dans le paysmême, mais dans toutes les parties du monde à la fois. À la place des anciens besoins que la production nationale satisfaisait, naissent des besoins nouveaux, réclamant pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats les plus lointains. À la place de l'isolement d'autrefois des régions et des nations se suffisant à elles-mêmes, se développent des relations universelles, uneinterdépendance universelle des nations. Et il en va des productions de l'esprit comme de la production matérielle. Les oeuvres intellectuelles d'une nation deviennent la propriété commune de toutes. L'étroitesse et l'exclusivisme nationaux deviennent de jour en jour plus impossibles; et de la multiplicité des littératures nationales et locales naît une littérature universelle.Grâce au rapide perfectionnement des instruments de production, grâce aux communications infiniment plus faciles, la bourgeoisie entraîne dans le courant de la civilisation jusqu'aux nations les plus barbares. Lebon marché de ses produits est l'artillerie lourde qui lui permet de battre en brèche toutes les murailles de Chine et contraint à la capitulation les barbares les plusopiniâtrement hostiles à tout étranger. Sous peine de mort, elle force toutes les nations à adopter le mode bourgeois de production; elle les force à introduire chez elles ce qu'elle appelle civilisation, c'est-àdire à devenir bourgeoises. En il Il mot, elle se façonne un monde à son image.La bourgeoisie a soumis la campagne à la domination de la ville. Elle a crééd'énormes cités; elle a prodigieusement augmenté les chiffres de population des villes par rapport à la campagne, et, par là, elle a arraché une partie importante de la population à l'abrutissement de la vie des champs. De même qu'elle a subordonné la campagne à la ville, elle a rendu dépendants les pays barbares ou demi-barbares des pays civilisés, les peuples de paysans des peuples de bourgeois, l'Orient de l'Occident.La bourgeoisie supprime de plus en plus la dispersion des moyens de production, de la propriété et de la population. Elle a aggloméré la population,centralisé les moyens de production et concentré la propriété dans un petit nombre de mains. La conséquence nécessaire de ces changements a été la centralisation politique. Des provinces indépendantes, tout juste fédérées entre elles, ayant des intérêts, des lois, des gouvernements, des tarifs douaniersdifférents, ont été regroupées en une seule nation, avec un seul gouvernement, une seule législation, un seul intérêt national de classe, derrière un seul cordon douanier.Classe au pouvoir depuis un siècle à peine, la bourgeoisie a créé des forces productives plus nombreuses et plus gigantesques que ne l’avaient fait toutes les generations passées prises ensemble. Mise sous le joug des forces de la nature, machinisme, application de la chimie à l'industrie et à l'agriculture, navigation à vapeur, chemins de fer, télégraphes électriques, défrichement de continents entiers, régularisation des fleuves, populations entières jaillies du sol - quel siècle antérieur aurait soupçonné que de pareilles forces productives sommeillaient au sein du travail social?Nous avons donc vu que les moyens de production et d'échange, sur la base desquels s'est édifiée la bourgeoisie, ont été créés dans le cadre de la sociétéféodale. A un certain stade d'évolution de ces moyens de production etd'échange, les rapports dans le cadre desquels la société féodale produisait et échangeait, l'organisation sociale de l'agriculture et de la manufacture, en un mot les rapports féodaux de propriété, cessèrent de correspondre au degré de développement déjà atteint par les forces productives.Ils entravaient la production au lieu de la stimuler. Ils se transformèrent enautant de chaînes. Il fallait briser ces chaînes. On les brisa. Ils furent remplacés par la libre concurrence, avec une constitution sociale et politique appropriée, avec la suprématie économique et politique de la classe bourgeoise.Nous assistons aujourd'hui à un processus analogue Les rapports bourgeois de production et d'échange, de propriété, la société bourgeoise moderne, qui a fait surgir de si puissants moyens de production et d'échange, ressemble au sorcier qui ne sait plus dominer les puissances infernales qu'il a évoquées. Depuis des dizaines d'années, l'histoire de l'industrie et du commerce n'est autre chose que l'histoire de la révolte des forces productives contre les rapports modernes de production, contre les rapports de propriété qui conditionnent l'existence de la bourgeoisie et de sa domination. Il suffit de mentionner les crises commerciales qui, par leur retour périodique, remettent en question et menacent de plus en plus l'existence de la société bourgeoise. Ces crises détruisent régulièrement une grande partie non seulement des produits fabriqués, mais même des forces productives déjà créées. Au cours des crises, une épidémie qui, à toute autre époque, eût semblé une absurdité, s'abat sur la société - l'épidémie de la surproduction. La société se trouve subitement ramenée à un état de barbarie momentanée; on dirait qu'une famine, une guerre d'extermination généralisée lui ont coupé tous ses moyens de subsistance;l'industrie et le commerce semblent anéantis. Et pourquoi ? Parce que la sociétéa trop de civilisation, trop de moyens de subsistance, trop d'industrie, trop de commerce. Les forces productives dont elle dispose ne favorisent plus ledéveloppement de lit civilisation bourgeoise et les rapports bourgeois depropriété; au contraire, elles sont devenues trop puissantes pour ces formes qui leur font alors obstacle; et dès que les forces productives triomphent de cet obstacle, elles precipitant dans le désordre la société bourgeoise tout entière et menacent l'existence de la propriété bourgeoise. Le système bourgeois est devenu trop étroit pour contenir les richesses qu'il crée. - Comment la bourgeoisie surmonte-t-elle ces crises ? D'un côté, en imposant la destruction massive de forces productives; de l'autre, en conquérant de nouveaux marchés et en exploitant plus à fond des anciens marchés. Comment, par conséquent ? En préparant des crises plus générales et plus puissantes et en réduisant les moyens de les prévenir.Les armes dont la bourgeoisie s'est servie pour abattre la féodalité se retournent aujourd'hui contre la bourgeoisie elle-même.Mais la bourgeoisie n'a pas seulement forgé les armes qui la mettront àmort: elle a produit aussi les hommes qui manieront ces armes - les ouvriers modernes, les prolétaires.A mesure que grandit la bourgeoisie, c'est-à-dire le capital, se développe aussi le prolétariat, la classe des ouvriers modernes qui ne vivent qu'à la condition de trouver du travail et qui n’en trouvent que si leur travail accroît le capital. Ces ouvriers, constraints de se vendre au jour le jour, sont une marchandise aumême titre que tout autre article de commerce; ils sont exposés, par conséquent, de la même façon à toutes les vicissitudes de la concurrence, à toutes les fluctuations du marché.Le développement du machinisme et la division du travail, en faisant perdreau travail de l'ouvrier tout caractère d'autonomie, lui ont fait perdre toutattrait.L'ouvrier devient un simple accessoire de la machine, dont on n’exige que l'opération la plus simple, la plus monotone, la plus vite apprise. Par conséquent, les frais qu'entraîne un ouvrier se réduisent presque exclusivement au coût des moyens de subsistence nécessaires à son entretien et à la reproduction de son espèce. Or le prix d'une marchandise, et donc le prix du travailégalement, estégal à son coût de production. Donc, plus le travail devient répugnant, plus les salaires baissent. Bien plus, à mesure que se développent le machinisme et la division du travail, la masse de travail s'accroît, soit par l'augmentation des heures de travail, soit par l'augmentation du travail exigé dans un temps donné, l'accélération du mouvement des machines, etc.L'industrie moderne a fait du petit atelier du maître artisan patriarcal la grande fabrique du capitaliste industriel. Des masses d'ouvriers, concentrés dans la fabrique, sont organisés militairement. Simples soldats de l'industrie, ils sont placés sous la surveillance d'une hiérarchie complète de sous-officiers etd'officiers. Ils ne sont pas seulement les esclaves de la classe bourgeoise, de l’État bourgeois, mais encore, chaque jour, à chaque heure, les esclaves de la machine, du contremaître, et surtout du bourgeois fabricant lui-même. Ce despotisme est d'autant plus mesquin, odieux, exaspérant qu'il proclame plus ouvertement le profit comme étant son but suprême.Moins le travail manuel exige d'habileté et de force, c'est-à-dire plusl'industrie moderne se développe, et plus le travail des hommes est supplantépar celui des femmes et des enfants. Les différences d'âge et de sexe n'ont plusde valeur sociale pour la classe ouvrière. Il n'y a plus que des instruments de travail dont le coût varie suivant l'âge et le sexe.Une fois achevée l'exploitation de l'ouvrier par le fabricant, c'est-à-dire lorsque celui-ci lui a compté son salaire, l'ouvrier devient la proie d'autres membres de la bourgeoisie: du propriétaire, du détaillant, du prêteur sur gages, etc.Petits industriels, petits commerçants et rentiers, petits artisans et paysans, tout l'échelon inférieur des classes moyennes de jadis, tombent dans leprolétariat; en partie parce que leur faible capital ne leur permettant pasd'employer les procédés de la grande industrie, ils succombent à la concurrence avec les grands capitalistes; d'autre part, parce que leur habileté est dépréciée par les méthodes nouvelles de production. De sorte que le prolétariat se recrute dans toutes les classes de la population. Le prolétariat passe par différentes phases de développement. Sa lutte contre la bourgeoisie commence avec son existence même.La lutte est d'abord engagée par des ouvriers isolés, ensuite par les ouvriers d'une même fabrique, enfin par les ouvriers d'une même branched'industrie, dans une meme localité, contre le bourgeois qui les exploite directement. Ils ne dirigent pas leurs attaques contre les rapports bourgeois de production seulement: ils les dirigent contre les instruments de productioneux-mêmes; ils détruisent les marchandises étrangères qui leur font concurrence, brisent les machines, mettent le feu aux fabriques et s'efforcent de reconquérir la position perdue de l'ouvrier du moyen âge.A ce stade, les ouvriers forment une masse disséminée à travers le pays et atomisée par la concurrence. S'il arrive que les ouvriers se soutiennent dans une action de masse, ce n'est pas là encore le résultat de leur propre union, mais de celle de la bourgeoisie qui, pour atteindre ses fins politiques propres, doit mettre en branle le proletariat tout entier, et qui possède encore provisoirement le pouvoir de le faire. Durant cette phase, les prolétaires ne combattent donc pas leurs propres ennemis, mais les ennemis de leurs ennemis, c'est-à-dire les vestiges de la monarchie absolue, propriétaires fonciers, bourgeois non industriels, petits-bourgeois. Tout le mouvement historique est de la sorte concentré entre les mains de la bourgeoisie; toute victoire remportée dans ces conditions est une victoire bourgeoise.Or, avec le développement de l'industrie, le prolétariat ne fait pas queS'accroître en nombre; il est concentré en masses plus importantes; sa force augmente et il en prend mieux conscience. Les intérêts, les conditionsd'existence au sein du prolétariat, s'égalisent de plus en plus, à mesure que la machine efface toute différence dans le travail et réduit presque partout le salaire à un niveau également bas. La concurrence croissante des bourgeois entre eux et les crises commerciales qui en résultent rendent les salaires des ouvriers de plus en plus instables; le perfectionnement constant et toujours plus rapide de la machine rend leur condition de plus en plus précaire: les collisions individuelles entre l'ouvrier et le bourgeois prennent de plus en plus le caractère de collisions entre deux classes. Les ouvriers commencent à former des coalitions contre les bourgeois; ils s'unissent pour défendre leurs salaires. Ilsvont jusqu'à former des associations permanentes, pour être prêts en vue de soulèvements éventuels. Ça et là, la lutte éclate en émeutes. De temps à autre, les ouvriers triomphent; mais c'est un triomphe éphémère. Le véritable résultat de leurs luttes est moins le succès immédiat que l'union de plus en plus large des travailleurs. Cette union est favorisée par l’accroissement des moyens de communication qui sont créés par une grande industrie et qui font entrer en relation les ouvriers de, localités différentes. Or, il suffit de cette prise (le contact pour centraliser les nombreuses luttes locales de même caractère en une lutte nationale, pour en faire une lutte de classes. Mais toute lutte de classes est une lutte politique, et l'union que les bourgeois du moyen âge mettaient des siècles àétablir, avec leurs chemins vicinaux, les prolétaires modernes la réalisent en quelques années grâce aux chemins de fer.Cette organisation des prolétaires en classe, et donc en parti politique, est sans cesse de nouveau détruite par la concurrence que se font les ouvriers entre eux. Mais elle renaît toujours, et toujours plus forte, plus ferme, plus puissante. Elle profite des dissensions intestines de la bourgeoisie pour l'obliger à reconnaître, sous forme de loi, certains intérêts de la classe ouvrière: par exemple le bill de dix heures en Angleterre.D'une manière générale, les collisions qui se produisent dans la vieillesociété favorisent de diverses manières le développement du prolétariat, La bourgeoisie vit dans un état de guerre perpétuel; d’abord contre l'aristocratie, plus tard contre ces fractions de la bourgeoisie même dont les intérêts entrent en contradiction avec le progrès de l'industrie, et toujours contre la bourgeoisiede tous les pays étrangers. Dans toutes ces luttes, elle se voit obligée de faire appel au prolétariat, d'avoir recours à son aide et de l’entraîner ainsi dans le mouvement politique. Si bien que la bourgeoisie fournit aux prolétaires leséléments de sa propre éducation, c'est-à-dire des armes contre ellemême.De plus, ainsi que nous venons de le voir, des fractions entières de la classe dominante sont, par le progrès de l'industrie, précipitées dans leprolétariat, ou sont menacées, tout au moins, dans leurs conditions d'existence. Elles aussi apportent au prolétariat une foule d'éléments d'éducation.Enfin, au moment où la lutte des classes approche de l'heure décisive, le processus de décomposition de la classe dominante, de la vieille société tout entière, prend un caractère si violent et si âpre qu'une petite fraction de la classe dominante se détache de celle-ci et se rallie à la classe révolutionnaire, à la classe qui porte en elle l'avenir. De même que, jadis, une partie de la noblesse passe à la bourgeoisie, de nos jours une partie de la bourgeoisie passe auprolétariat, et, notamment, cette partie des ideologues bourgeois qui se sont haussés jusqu'à l'intelligence théorique de l'ensemble du mouvement historique.De toutes les classes qui, à l'heure actuelle, s'opposent à la bourgeoisie, seul le proletariat est une classe vraiment révolutionnaire. Les autres classespériclitent et disparaissent avec la grande industrie; le prolétariat, au contraire, en est le produit le plus authentique. Les classes moyennes, petits industriels, petits commerçants, artisans, paysans, tous combattent la bourgeoisie pour sauver leur existence de classes moyennes du decline qui les menace. Elles ne sont donc pas révolutionnaires, mais conservatrices; bien plus, elles sont。

《共产党宣言》全文

《共产党宣言》全文

《共产党宣言》全文卡·马克思弗·恩格斯1847年12月—1848年1月英文:The Communist Manifesto(Manifesto of the Communist Party)德文:Manifest der Kommunistischen Partei《共产党宣言》是科学共产主义最伟大的纲领性文献。

“这虽然是一个薄薄的小册子,但是它的价值却不亚于整整的好几卷书:它的精神至今还鼓舞并推动着文明世界整个有组织的和战斗的无产阶级”(列宁)。

卡·马克思和弗·恩格斯作为共产主义者同盟的纲领而写成的《共产党宣言》,最初于1848年2月在伦敦用共有23页的单行本发表。

1848年3月至7月,《共产党宣言》又在德国流亡者的民主派机关报《德意志伦敦报》(《Deutsche londoner Zeitung》)上连载。

德文原本也是1848年在伦敦再版的,这是一个共有30页的小册子;这次更正了第一版中一些印错的字,并改进了标点符号。

这一原本后来被马克思和恩格斯规定为以后各个经作者同意的版本的基础。

1848年《宣言》同时又被翻译成许多种欧洲文字(法文、波兰文、意大利文、丹麦文、弗拉曼特文和瑞典文)。

在1848年的各个版本中未提《宣言》作者的名字。

1850年宪章派的机关刊物《赤色共和党人》(《Red Republican》)登载《宣言》的第一个英文译文时,该杂志的编辑乔·哈尼在序言中第一次指出作者的名字。

1872年《宣言》出版了新的德文版,作者作了某些不大的修改,马克思和恩格斯合写了一篇序言。

这一版本以及后来在1883年和1890年出版的各个版本,都是以《共产主义宣言》为题出版的。

《共产党宣言》的第一个俄文译本是由巴枯宁翻译的,1869年在日内瓦出版,他在许多地方歪曲了《宣言》的内容。

1882年在日内瓦出版的普列汉诺夫的译本消灭了第一个版本中的缺陷。

普列汉诺夫的译本给《宣言》的思想在俄国广乏传播奠定了基础。

《共产党宣言》的主要内容有哪些

《共产党宣言》的主要内容有哪些

《共产党宣言》的主要内容有哪些主要内容:消灭在阶级分化基础之上的剥削与压迫,建立一个自由人的联合体,即共产主义社会,实现人性的完全复归和人的自由而全面的发展,最终实现全人类的彻底解放。

《共产党宣言》共包括四个部分:第一部分——资产者和无产者,阐述了关于马克思的阶级斗争的学说。

第二部分——无产者和共产党人,讲述了无产阶级政党的性质、特点、目的和任务,以及共产党的纲领和理论。

第三部分——社会主义的和共产主义的文献,抨击了当时流行的各种假社会主义,说明了各种假社会主义流派产生的社会历史条件,并揭露了它们的阶级实质。

第四部分——共产党人对各种反对党派的态度,表明了共产党人革命斗争的思想策略。

这四部分逻辑严密、循序渐进地阐述了马克思主义的主要思想,它的诞生就像黑暗中的明灯,照亮了全世界无产阶级和劳动人民的解放道路。

 扩展资料:背景:《共产党宣言》发表的时代背景是自由资本主义已经进入末期,垄断资本主义尚未正式形成时期,资本主义大工业快速发展,经济危机日益频繁。

社会财富分配日益恶化,资产家对工人的剥削日益严酷,社会矛盾日益突出,阶级斗争明显激化的情况下产生的。

1、资本主义生产关系的确立和科技技术的进步极大地推动了资本主义生产力的快速发展,使人类社会的生产能力达到了空间的高度,这是《宣言》诞生的生产力基础。

2、资本主义经济危机的周期性、不可避免地严重破坏了已有的生产力发展,严重制约和束缚着生产力的进步,成为社会发展和进步的绊脚石,这是《宣言》产生的生产关系基础。

3、资本家对工人的严酷剥削造成了工人阶级的不断赤贫化,整个社会的财富不断向资产阶级集中,形成了资本家拥有全部社会财富,工人没有任何社会财富的资本主义私有制,这是《宣言》产生的所有制基础。

4、无产阶级缺乏基本的政治和社会权利,无法分享生产力发展的收益,却承担着经济危机带来的全部危害,致使整个社会日益分化为资产阶级和无产阶级两大对立的阵营,这是《宣言》产生的阶级基础。

《共产党宣言》解读

《共产党宣言》解读

《共产党宣言》1848年马克思、恩格斯的《共产党宣言》的发表是马克思主义理论学说诞生的标志。

160年来,没有哪一本书传播得如此广泛,如此深入人心,没有哪一本书对世界历史的进程产生了并且继续产生着如此巨大而深刻的影响。

因此,我们可以说,对于这部著作的意义和价值,无论怎样评价都不会过分。

一1847年,马克思和恩格斯参加了德国共产主义者同盟1847年11月在伦敦举行的第二次代表大会。

他们受大会的委托,把科学社会主义的基本原理用宣言的形式阐述出来,这样便产生了1848年2月第一次在伦敦出版的单行本《共产党宣言》(以下简称《宣言》)。

理论在一个国家实现的程度,总是决定于理论满足这个国家的需要的程度。

由于《宣言》科学地回答了时代所提出的问题,即资本主义发展的规律以及它将要为社会主义所代替的客观必然性,满足了时代的需要,所以它以不可阻挡之势迅速以多种文字在各国传播开来。

1888年,恩格斯在为《宣言》英文版所写的序言中回顾40年来的历史说:“《宣言》的历史在很大程度上反映着现代工人阶级运动的历史;现在,它无疑是全部社会主义文献中传播最广和最具有国际性的著作,是从西伯利亚到加利福尼亚的千百万工人公认的共同纲领。

”如果说19世纪80年代末《宣言》产生的影响已经是空前的,那么,同20世纪以来的情况相比,这还只是一个开端。

因为20世纪以来,《宣言》传播的范围更加深广地从欧洲扩展到亚洲、非洲和拉丁美洲,并且从理论变为实践,从一国的实践变为多国的实践。

《宣言》为什么会产生这么大的影响呢?列宁认为:“这本书篇幅不多,价值却相当于多部巨著:它的精神至今还鼓舞着、推动着文明世界全体有组织的正在进行斗争的无产阶级。

”他又说:“马克思学说中的主要的一点,就是阐明了无产阶级作为社会主义社会创造者的世界历史作用。

……马克思恩格斯合著的,于1848年问世的《共产党宣言》,已对这个学说作了完整的、系统的、至今仍然是最好的阐述。

”他还说:“这部著作以天才的透彻而鲜明的语言描述了新的世界观,即把社会生活领域也包括在内的彻底的唯物主义,作为最全面最深刻的发展学说的辩证法、以及关于阶级斗争和共产主义新社会创造者无产阶级肩负的世界历史性的革命使命的理论。

《共产党宣言》全文共产党宣言全文

《共产党宣言》全文共产党宣言全文

《共产党宣言》全文序言(1872年德文版序言)共产主义者同盟这个在当时条件下自然只能是秘密团体的国际工人组织,1847年11月在伦敦举行的代表大会上委托我们两人起草一个准备公布的详细的理论和实践的党纲。

结果就产生了这个《宣言》,《宣言》原稿在二月革命前几星期送到伦敦付印。

《宣言》最初用德文出版,它用这种文字在德国、英国和美国至少印过十二种不同的版本。

第一个英译本是由海伦·麦克法林女士翻译的,于1850年在伦敦《红色共和党人》杂志上发表,1871年至少又有三种不同的英译本在美国出版。

法译本于1848年六月起义前不久第一次在巴黎印行,最近又有法译本在纽约《社会主义者报》上发表;现在有人在准备新译本。

波兰文译本在德文本初版问世后不久就在伦敦出现。

俄译本是60年代在日内瓦出版的。

丹麦文译本也是在原书问世后不久就出版了。

不管最近25年来的情况发生了多大的变化,这个《宣言》中所阐述的一般原理整个说来直到现在还是完全正确的。

某些地方本来可以作一些修改。

这些原理的实际运用,正如《宣言》中所说的,随时随地都要以当时的历史条件为转移,所以第二章末尾提出的那些革命措施根本没有特别的意义。

如果是在今天,这一段在许多方面都会有不同的写法了。

由于最近25年来大工业有了巨大发展而工人阶级的政党组织也跟着发展起来,由于首先有了二月革命的实际经验而后来尤其是有了无产阶级第一次掌握政权达两月之久的巴黎公社的实际经验,所以这个纲领现在有些地方已经过时了。

特别是公社已经证明:“工人阶级不能简单地掌握现成的国家机器,并运用它来达到自己的目的。

”(见《法兰西内战。

国际工人协会总委员会宣言》德文版第19页,那里把这个思想发挥得更加完备。

)其次,很明显,对于社会主义文献所作的批判在今天看来是不完全的,因为这一批判只包括到1847年为止;同样也很明显,关于共产党人对待各种反对党派的态度的论述(第四章)虽然在原则上今天还是正确的,但是就其实际运用来说今天毕竟已经过时,因为政治形势已经完全改变,当时所列举的那些党派大部分已被历史的发展彻底扫除了。

共产党宣言简介

共产党宣言简介
由于机器的成熟,交通(铁路)的发展,无产者的斗争由分散逐渐集中。 使命:工人革命的第一步就是使无产阶级上升为统治阶级,争得民主。
无产者
工人
小商人
共产党人从无产者发源的,同其他无产阶级政党不同的地方只是:一方面,在无产者不同的民族的斗争中, 共产党人强调和坚持整个无产阶级共同的不分民族的利益;另一方面,在无产阶级和资产阶级的斗争所经历 的各个发展阶段上,共产党人始终代表整个运动的利益。 在实践方面,共产党人是各国工人政党中最坚决的、始终起推动作用的部分;在理论方面,他们胜过其余的 无产阶级群众的地方在于他们了解无产阶级运动的条件、进程和一般结果。
总结回顾
《共产党宣言》主要内容: (1)阐明了社会历史发展的客观规律:资本主义必将被共产主义所取代。 (2)明确指出阶级斗争在阶级社会中推动历史发展的重要作用。 (3)揭示无产阶级的历史使命是用暴力推翻资产阶级统治,建立无产阶级专政。 (4)号召全世界无产者联合起来。 《共产党宣言》发表意义: 标志着马克思主义的诞生,无产阶级有了科学理论的指导,社会主义运动蓬勃发展。
《共产党宣言》简介
1
起源
《共产党宣言》,是1848年由卡尔· 马克思和弗里德里希· 恩格斯为共产主义者同盟起草的纲领, 国际共产主义运动第一个纲领性文献,马克思主义诞生的重要标志。最新在伦敦发表,宣言第 一次全面系统地阐述了科学社会主义理论,指出共产主义运动将成为不可抗拒的历史潮流 。 到1920年,在《宣言》问世后的第72年,由陈望道从日文译成中文出版 。
共产党对各种反对党派的态度
4
第一章 者
资产者和无产
引用恩格斯的原文: “资产阶级是指占有社会生产资料并使用雇佣劳动的现代资本家阶级。 无产阶级是指没有自己的生产资料、因而不得不靠出卖劳动力来维持生活的现代雇佣 工人阶级”。
  1. 1、下载文档前请自行甄别文档内容的完整性,平台不提供额外的编辑、内容补充、找答案等附加服务。
  2. 2、"仅部分预览"的文档,不可在线预览部分如存在完整性等问题,可反馈申请退款(可完整预览的文档不适用该条件!)。
  3. 3、如文档侵犯您的权益,请联系客服反馈,我们会尽快为您处理(人工客服工作时间:9:00-18:30)。

Manifeste du Parti communiste (1848)Friedrich Engels et Karl MarxRédigé par Marx et Engels de décembre 1847 en janvier 1848. Publié pour lapremière fois en brochure à Londres, en février 1848.PREFACE A L'EDITION ALLEMANDE DE 1872La Ligue des communistes, association ouvrière internationale qui, dans les circonstances d'alors, ne pouvait être évidemment que secrète, chargea les soussignés, délégués au congrès tenu à Londres en novembre 1847, de rédiger un programmedétaillé, à la fois théorique et pratique, du Parti et destiné à la publicité. Telle estl'origine de ce Manifeste dont le manuscrit, quelques semaines avant la Révolution de février, fut envoyé à Londres pour y être imprimé. Publié d'abord en allemand, il a eu dans cette langue au moins douze éditions différentes en Allemagne, en Angleterre et en Amérique. Traduit en anglais par Miss Hélène Macfarlane, il parut en 1850, àLondres, dans le _Red Republican_, et, en 1871, il eut, en Amérique, au moins trois traductions anglaises. Il parut une première fois en français à Paris, peu de temps avant l'insurrection de juin 1848, et, récemment, dans _Le Socialiste_ de New Y ork. Une traduction nouvelle est en préparation. On en fit une édition en polonais àLondres, peu de temps après la première édition allemande. Il a paru en russe, àGenève, après 1860. Il a été également traduit en danois peu après sa publication.Bien que les circonstances aient beaucoup changé au cours des vingt-cinq dernières années, les principes généraux exposés dans ce Manifeste conservent dans leurs grandes lignes, aujourd'hui encore, toute leur exactitude. Il faudrait revoir, çà et là, quelques détails. Le Manifeste explique lui-même que l'application des principesdépendra partout et toujours des circonstances historiques données, et que, par suite, il ne faut pas attribuer trop d'importance aux mesures révolutionnaires énumérées à la fin du chapitre II. Ce passage serait, à bien des égards, rédigé tout autrement aujourd'hui. Etant donné les progrès immenses de la grande industrie dans lesvingt-cinq dernières années et les progrès parallèles qu'a accomplis, dans son organisation en parti, la classe ouvrière, étant donné les expériences pratiques, d'abord de la Révolution de février, ensuite et surtout de la Commune de Paris qui, pendant deux mois, mit pour la première fois aux mains du prolétariat le pouvoir politique, ceprogramme est aujourd'hui vieilli sur certains points. La Commune, notamment, adémontré que «la classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre telle quelle la machine de l'Etat et de la faire fonctionner pour son propre compte» (voir « Adresse du Conseil général de l'Association internationale des Travailleurs», _La Guerre civile en France_, où cette idée est plus longuement développée). En outre, il est évident que la critique de la littérature socialiste présente une lacune pour la période actuelle, puisqu'elle s'arrête à 1847. Et, de même, si les remarques sur la position des communistes à l'égard des différents partis d'opposition (chapitre IV) sont exactes aujourd'hui encore dans leurs principes, elles sont vieillies dans leur application parce que la situation politique s'est modifiée du tout au tout et que l'évolution historique a fait disparaître la plupart des partis qui y sont énumérés.Cependant, le Manifeste est un document historique que nous ne nous reconnaissons plus le droit de modifier Une édition ultérieure sera peut-être précédée d'une introduction qui pourra combler la lacune entre 1847 et nos jours ; la réimpression actuelle nous a pris trop à l'improviste pour nous donner le temps de l'écrire.Karl Marx, Friedrich Engels ; Londres, 24 juin 1872PREFACE A L'EDITION RUSSE DE 1882La première édition russe du _Manifeste du Parti communiste_, traduit par Bakounine, parut peu après 1860 à l'imprimerie du _Kolokol_. A cette époque, cela (l'édition russe de l'ouvrage) avait tout au plus pour l'Occident l'importance d'une curiosité littéraire. Aujourd'hui, il n'en va plus de même.Combien était étroit le terrain où se propageait le mouvement prolétarien à cetteépoque (décembre 1847), c'est ce qui ressort parfaitement du dernier chapitre :«Position des communistes envers les différents partis d'opposition dans les divers pays». La Russie et les Etats-Unis notamment n'y sont pas mentionnés. C'était le temps où la Russie formait la dernière grande réserve de la réaction européenne, et oùl'émigration aux Etats-Unis absorbait l'excédent des forces du prolétariat européen. Ces deux pays fournissaient en Europe des matières premières et lui offraient enmême temps des débouchés pour l'écoulement de ses produits industriels. Tous deuxservaient donc, de l'une ou l'autre manière, de contrefort à l'organisation sociale del'Europe.Que tout cela est changé aujourd'hui ! C'est précisément l'émigration européenne qui a rendu possible le développement colossal de l'agriculture en Amérique du Nord,développement dont la concurrence ébranle dans ses fondements la grande et la petite propriété foncière en Europe. C'est elle qui a, du même coup, donné aux Etats-Unis la possibilité de mettre en exploitation ses énormes ressources industrielles, et cela avec une énergie et à une échelle telles que le monopole industriel de l'Europe occidentale, et notamment celui de l'Angleterre, disparaîtra à bref délai. Ces deux circonstancesréagissent à leur tour de façon révolutionnaire sur l'Amérique elle-même. La petite et la moyenne propriété des _farmers_, cette assise de tout l'ordre politique américain, succombe peu à peu sous la concurrence de fermes gigantesques, tandis que, dans les districts industriels, il se constitue pour la première fois un nombreux prolétariat àcôté d'une fabuleuse concentration du Capital.Passons en Russie. Au moment de la Révolution de 1848-1849, les monarquesd'Europe, tout comme la bourgeoisie d'Europe, voyaient dans l'intervention russe le seul moyen de les sauver du prolétariat qui venait tout juste de s'éveiller. Le tsar fut proclamé chef de la réaction européenne. Aujourd'hui, il est, à Gatchina, le prisonnier de guerre de la révolution, et la Russie est à l'avant-garde du mouvementrévolutionnaire de l'Europe.Le Manifeste communiste avait pour tâche de proclamer la disparition inévitable et prochaine de la propriété bourgeoise. Mais en Russie, à côté de la spéculation capitaliste qui se développe fiévreusement et de la propriété foncière bourgeoise en voie de formation, plus de la moitié du sol est la propriété commune des paysans. Ils'agit, dès lors, de savoir si la communauté paysanne russe, cette forme déjàdécomposée de l'antique propriété commune du sol, passera directement à la forme communiste supérieure de la propriété commune, ou bien si elle doit suivre d'abord le même processus de dissolution qu'elle a subi au cours du développement historique de l'Occident.La seule réponse qu'on puisse faire aujourd'hui à cette question est la suivante : si larévolution russe donne le signal d'une révolution prolétarienne en Occident, et que toutes deux se complètent, la propriété commune actuelle de la Russie pourra servir de point de départ à une évolution communiste.Karl Marx, Friedrich Engels ; Londres, 21 janvier I882PREFACE A L'EDITION ALLEMANDE DE 1883Il me faut malheureusement signer seul la préface de cette édition. Marx, l'homme auquel toute la classe ouvrière d'Europe et d'Amérique doit plus qu'à tout autre, Marx repose au cimetière de Highgate, et sur sa tombe verdit déjà le premier gazon. Après sa mort, il ne saurait être question moins que jamais de remanier ou de compléter le Manifeste. Je crois d'autant plus nécessaire d'établir expressément, une fois de plus, ce qui suit.L'idée fondamentale et directrice du Manifeste, à savoir que la productionéconomique et la structure sociale qui en résulte nécessairement forment, à chaqueépoque historique, la base de l'histoire politique et intellectuelle de cette époque ; que, par suite (depuis la dissolution de la propriété commune du sol des temps primitifs), toute l'histoire a été une histoire de luttes de classes, de luttes entre classes exploitées et classes exploitantes, entre classes dominées et classes dominantes, aux différentes étapes de leur développement social ; mais que cette lutte a actuellement atteint une étape où la classe exploitée et opprimée (le prolétariat) ne peut plus se libérer de la classe qui l'exploite et l'opprime (la bourgeoisie), sans libérer en même temps et à tout jamais la société entière de l'exploitation, de l'oppression et des luttes de classes ; cette idée maîtresse appartient uniquement et exclusivement à Marx.Je l'ai souvent déclaré, mais il faut maintenant que cette déclaration figure aussi entête du Manifeste.Friedrich Engels ; Londres, 28 juin 1883PREFACE A L'EDITION ANGLAISE DE 1888Le Manifeste est le programme de la Ligue des communistes, association ouvrière,d'abord exclusivement allemande, ensuite internationale et qui, dans les conditions politiques qui existaient sur le continent avant 1848, ne pouvait qu'être une sociétésecrète. Au congrès de la Ligue qui s'est tenu à Londres, en novembre 1847, Marx et Engels se voient confier la tâche de rédiger, aux fins de publication, un ample programme théorique et pratique du Parti. Travail achevé en janvier 1848, et dont le manuscrit allemand fut envoyé à Londres pour y être imprimé, à quelques semaines de la révolution française du 24 février. La traduction française vit le jour à Paris, peu avant l'insurrection de juin 1848. La première traduction anglaise, due à Miss Hélène Macfarlane, parut dans le _Red Republican_ de George Julian Harney, Londres 1850. Ont paru également les éditions danoise et polonaise.La défaite de l'insurrection parisienne de juin 1848 -‹ la première grande bataille ent re prolétariat et bourgeoisie ‹- devait de nouveau, pour une certaine période, refouler àl'arrière-plan les revendications sociales et politiques de la classe ouvrière européenne. Depuis lors, seuls les divers groupes de la classe possédante s'affrontaient de nouveau dans la lutte pour la domination, tout comme avant la Révolution de Février ; la classe ouvrière a dû combattre pour la liberté d'action politique et s'aligner sur les positions extrêmes de la partie radicale des classes moyennes. Tout mouvement prolétarien autonome, pour peu qu'il continuât à donner signe de vie, était écrasé sans merci. Ainsi, la police prussienne réussit à dépister le Comité central de la Ligue des communistes, qui à cette époque avait son siège à Cologne. Ses membres furentarrêtés et, après dix-huit mois de détention, déférés en jugement, en octobre 1852. Ce fameux «procès des communistes à Cologne» dura du 4 octobre au 12 novembre ; sept personnes parmi les prévenus furent condamnées à des peines allant de trois à six ans de forteresse. Immédiatement après le verdict, la Ligue fut officiellement dissoute par les membres demeurés en liberté. Pour ce qui est du Manifeste, on l'eût cru depuis lors voué à l'oubli.Lorsque la classe ouvrière d'Europe eut repris suffisamment de forces pour un nouvel assaut contre les classes dominantes, naquit l'Association internationale des travailleurs. Cependant, cette Association qui s'était constituée dans un but précis ‹- fondre en un tout les forces combatives du prolétariat d'Europe et d'Amérique -‹ nepouvait proclamer d'emblée les principes posés dans le Manifeste. Le programme de l'Internationale devait être assez vaste pour qu'il fût accepté et par les trade-unions anglaises, et par les adeptes de Proudhon en France, Belgique, Italie et Espagne, et par les lassalliens en Allemagne. Marx, qui rédigea ce programme de façon à donner satisfaction à tous ces partis, s'en remettait totalement au développement intellectuel de la classe ouvrière, qui devait être à coup sûr le fruit de l'action et de la discussion communes. Par eux-mêmes les événements et les péripéties de la lutte contre le Capital -‹ les défaites plus encore que les succès -‹ ne pouvaient manquer de faire sentir l'insuffisance de toutes les panacées et d'amener à comprendre à fond les conditions véritables de l'émancipation ouvrière. Et Marx avait raison. Quand, en 1874, l'Internationale cessa d'exister, les ouvriers n'étaient plus du tout les mêmes que lors de sa fondation en 1864. Le proudhonisme en France, le lassallisme en Allemagne étaient à l'agonie et même les trade-unions anglaises, conservatrices, et ayant depuis longtemps, dans leur majorité, rompu avec l'Internationale, approchaient peu à peu du moment où le président de leur congrès qui s'est tenu l'an dernier àSwansea, pouvait dire en leur nom : «Le socialisme continental ne nous fait plus peur.» A la vérité, les principes du Manifeste avaient pris un large développement parmi les ouvriers de tous les pays.Ainsi, le Manifeste s'est mis une nouvelle fois au premier plan. Après 1850, le texte allemand fut réédité plusieurs fois en Suisse, Angleterre et Amérique. En 1872, il est traduit en anglais à New Y ork et publié dans _Woodhull and Claflin's Weekly_. Une traduction française d'après ce texte anglais, a été publiée par _Le Socialiste_ newyorkais. Par la suite, parurent en Amérique au moins encore deux traductions anglaises plus ou moins déformées, dont l'une fut rééditée en Angleterre. La première traduction en russe, faite par Bakounine, fut éditée aux environs de 1863 parl'imprimerie du _Kolokol_ d'Herzen, à Genève -- La deuxième traduction, due àl'héroïque Véra Zassoulitch, sortit de même à Genève en 1882. Une nouvelle édition danoise est lancée par la _Socialdemokratisk Bibliothek_ à Copenhague en 1885 ; une nouvelle traduction française a été publiée par _Le Socialiste_ de Paris, en 1886.D'après cette traduction, a paru une version espagnole, publiée à Madrid en 1886. Point n'est besoin de parler des éditions allemandes réimprimées, on en compte au moins douze. La traduction arménienne, qui devait paraître il y a quelques mois àConstantinople, n'a pas vu le jour, comme on me l'a dit, uniquement parce quel'éditeur avait craint de sortir le livre avec le nom de Marx, tandis que le traducteur refusait de se dire l'auteur du Manifeste. Pour ce qui est des nouvelles traductions en d'autres langues, j'en ai entendu parler, mais n'en ai jamais vu. Ainsi donc, l'histoire du Manifeste reflète notablement celle du mouvement ouvrier contemporain ; à l'heure actuelle, il est incontestablement l'oeuvre la plus répandue, la plus internationale de toute la littérature socialiste, le programme commun de millions d'ouvriers, de laSibérie à la Californie.Et, cependant, au moment où nous écrivions, nous ne pouvions toutefois l'intituler Manifeste _socialiste_. En 1847, on donnait le nom de socialistes, d'une part, aux adeptes des divers systèmes utopiques : les owenistes en Angleterre et les fouriéristes en France, et qui n'étaient déjà plus, les uns et les autres, que de simples sectes agonisantes ; d'autre part, aux méticastres sociaux de tout acabit qui promettaient, sans aucun préjudice pour le Capital et le profit, de guérir toutes les infirmités sociales au moyen de toutes sortes de replâtrage. Dans les deux cas, c'étaient des gens qui vivaient en dehors du mouvement ouvrier et qui cherchaient plutôt un appui auprès des classes «cultivées». Au contraire, cette partie des ouvriers qui, convaincue del'insuffisance de simples bouleversements politiques, réclamait une transformation fondamentale de la société, s'était donné le nom de communistes. C'était un communisme à peine dégrossi, purement instinctif, parfois un peu grossier, mais cependant il pressentait l'essentiel et se révéla assez fort dans la classe ouvrière pour donner naissance au communisme utopique : en France, celui de Cabet et en Allemagne, celui de Weitling. En 1847, le socialisme signifiait un mouvement bourgeois, le communisme, un mouvement ouvrier. Le socialisme avait, sur le continent tout au moins, «ses entrées dans le monde», pour le communisme, c'était exactement le contraire. Et comme, depuis toujours, nous étions d'avis que«l'émancipation des travailleurs doit être l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes», nous ne pouvions hésiter un instant sur la dénomination à choisir. Depuis, il ne nous est jamais venu à l'esprit de la rejeter.Bien que le Manifeste soit notre oeuvre commune, j'estime néanmoins de mon devoir de constater que la thèse principale, qui en constitue le noyau, appartient à Marx. Cette thèse est qu'à chaque époque historique, le mode prédominant de la production et de l'échange économiques et la structure sociale qu'il conditionne, forment la basesur laquelle repose l'histoire politique de ladite époque et l'histoire de sondéveloppement intellectuel, base à partir de laquelle seulement elle peut êtreexpliquée ; que de ce fait toute l'histoire de l'humanité (depuis la décomposition de la communauté primitive avec sa possession commune du sol) a été une histoire de luttes de classes, de luttes entre classes exploiteuses et exploitées, classes dominantes et classes opprimées ; que l'histoire de cette lutte de classes atteint à l'heure actuelle, dans son développement, une étape où la classe exploitée et opprimée -‹ le prolétariat -‹ ne peut plus s'affranchir du joug de la classe qui l'exploite et l'opprime ‹- la bourgeoisie -‹ sans affranchir du même coup, une fois pour toutes, la société entière de toute exploitation, oppression, division en classes et lutte de classes.Cette idée qui selon moi est appelée à marquer pour la science historique le même progrès que la théorie de Darwin pour la biologie, nous nous en étions tous deux approchés peu à peu, plusieurs années déjà avant 1845. Jusqu'où j'étais allé moi-même dans cette direction, de mon côté, on peut en juger clairement par mon livre _La Situation de la classe laborieuse en Angleterre_. Quand au printemps 1845 je revis Marx à Bruxelles, il l'avait déjà élaborée et il me l'a exposée à peu près aussi clairement que je l'ai fait ici, moi-même.Je reproduis les lignes suivantes empruntées à notre préface commune à l'édition allemande de 1872 :«Bien que les circonstances aient beaucoup changé au cours des vingt- cinq dernières années, les principes généraux exposés dans ce Manifeste conservent dans leurs grandes lignes, aujourd'hui encore, toute leur exactitude. Il faudrait revoir, çà et là, quelques détails. Le Manifeste explique lui-même que l'application des principesdépendra partout et toujours des circonstances historiques données, et que, par suite, il ne faut pas attribuer trop d'importance aux mesures révolutionnaires énumérées à la fin du chapitre II. Ce passage serait, à bien des égards, rédigé tout autrement aujourd'hui. Etant donné les progrès immenses de la grande industrie dans lesvingt-cinq dernières années et les progrès parallèles qu'a accomplis, dans son organisation en parti, la classe ouvrière, étant donné les expériences pratiques, d'abord de la Révolution de Février, ensuite et surtout de la Commune de Paris qui, pendant deux mois, mit pour la première fois aux mains du prolétariat le pouvoir politique, ce programme est aujourd'hui vieilli sur certains points. La Commune, notamment, adémontré que «la classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre telle quelle la machine d'Etat et de la faire fonctionner pour son propre compte» (voir «Adresse du Conseil général de l'Association internationale des Travailleurs», _La Guerre civile en France_, où cette idée est plus longuement développée). En outre, il est évident q ue la critique de la littérature socialiste présente une lacune pour la période actuelle, puisqu'elle s'arrête à 1847. Et, de même, si les remarques sur la position des communistes à l'égard des différents partis d'opposition (chapitre IV) sont exactes aujourd'hui encore dans leurs principes, elles sont vieillies dans leur application parce que la situation politique s'est modifiée du tout au tout et que l'évolution historique a fait disparaître la plupart des partis qui y sont énumérés.Cependant, le Manifeste est un document historique que nous ne nous reconnaissons plus le droit de modifier.»La traduction que nous présentons est de M. Samuel Moore, traducteur de la plus grande partie du _Capital_ de Marx. Nous l'avons revue ensemble, et j'ai ajoutéquelques remarques explicatives d'ordre historique.Friedrich Engels ; Londres, 30 janvier 1888PREFACE A L'EDITION ALLEMANDE DE 1890Depuis que j'ai écrit les lignes qui précèdent, une nouvelle édition allemande du Manifeste est devenue nécessaire. Il convient en outre de mentionner ici qu'il s'est produit bien des choses autour du Manifeste.Une deuxième traduction russe, par Véra Zassoulitch, parut à Genève en 1882, nous en rédigeâmes, Marx et moi, la préface. Malheureusement, j'ai égaré le manuscrit allemand original, et je suis obligé de retraduire du russe, ce qui n'est d'aucun profit pour le texte même. V oici cette préface :«La première édition russe du _Manifeste du Parti communiste_, traduit par Bakounine, parut peu après 1860 à l'imprimerie du _Kolokol_. A cette époque, uneédition russe de cet ouvrage avait tout au plus pour l'Occident l'importance d'une curiosité littéraire. Aujourd'hui, il n'en va plus de même. Combien était étroit le terrain où se propageait le mouvement prolétarien aux premiers jours de la publication du Manifeste (janvier I848), c'est ce qui ressort parfaitement du dernier chapitre :«Position des communistes envers les différents partis d'opposition dans les divers pays»). La Russie et les Etats-Unis notamment n'y sont pas mentionnés. C'était le temps où la Russie formait la dernière grande réserve de la réaction européenne, et oùl'émigration aux Etats-Unis absorbait l'excédent des forces du prolétariat européen. Ces deux pays fournissaient à l'Europe des matières premières et lui offraient enmême temps des débouchés pour l'écoulement de ses produits industriels. Tous deux servaient donc, de l'une ou l'autre manière, de contrefort à l'organisation sociale del'Europe.Que tout cela est changé aujourd'hui ! C'est précisément l'émigration européenne qui a rendu possible le développement colossal de l'agriculture en Amérique du Nord,développement dont la concurrence ébranle dans ses fondements la grande et la petite propriété foncière en Europe. C'est elle qui a, du même coup, donné aux Etats-Unis la possibilité de mettre en exploitation ses énormes ressources industrielles, et cela avec une énergie et à une échelle telles que le monopole industriel de l'Europe occidentale disparaîtra à bref délai. Ces deux circonstances réagissent à leur tour de façonrévolutionnaire sur l'Amérique elle-même. La petite et la moyenne propriété des_farmers_, cette assise de tout l'ordre politique américain, succombe peu à peu sous la concurrence de fermes gigantesques, tandis que, dans les districts industriels, il se constitue pour la première fois un nombreux prolétariat à côté d'une fabuleuse concentration du Capital.Passons à la Russie. Au moment de la Révolution de 1848-1849, les monarquesd'Europe, tout comme la bourgeoisie d'Europe, voyaient dans l'intervention russe le seul moyen capable de les sauver du prolétariat qui commençait tout juste à prendre conscience de sa force. Ils proclamaient le tsar chef de la réaction européenne. Aujourd'hui, il est, à Gatchina, le prisonnier de guerre de la révolution, et la Russie est à l'avant-garde du mouvement révolutionnaire de l'Europe.Le Manifeste communiste avait pour tâche de proclamer la disparition inévitable et prochaine de la propriété bourgeoise. Mais en Russie, à côté de la spéculation。

相关文档
最新文档